Reviews 1986-2011
Press reviews 1996-2011 in french only
Civilisations
Un pied à New York, l'autre à Besançon, Jean-Pierre Sergent fait escale au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse avec Mayan Diary, exposition éclatante d'énergie, où se mêlent chamanisme, érotisme et civilisations anciennes, pour une belle exploration de l'humain.
Lisse et brillant. Voilà le plexiglas de Jean-Pierre Sergent. Mais qu'on ne s'y trompe pas : sous la surface bouillonnent des mondes saturés d'informations, des civilisations toutes entières. Alors qu'il avait commencé sa carrière avec un langage pictural abstrait, l'artiste franc-comtois a amorcé un tournant il y a une dizaine d'années, en s'installant à New York. Le besoin « de remettre un peu de contenu » dans ses œuvres. « Vivre là-bas a été déterminant dans mon travail, évidemment. On y est confronté aux plus grands artistes internationaux, il y a une émulation et une liberté de création qui n'existent pas en France. New York, c'est aussi la rencontre de toutes les cultures dans une même ville », raconte Jean-Pierre Sergent.
Superpositions
Sa marque de fabrique ? Faire apparaître, par chocs visuels, des scènes superposées où se côtoient et s'opposent cultures et références. Motifs issus des civilisations anciennes, mangas pornographiques et géométries hindoues se heurtent et se confondent ainsi dans un éclat de couleurs acidulées.
« Ma principale référence picturale est celle de la présence, dans l'art pariétal, d'images superposées durant des millénaires sans commencement, ni fin apparente. Cette "surimposition" iconographique cyclique sans lien cohérent logique, fait fortement référence à la Mâyâ indienne où la vérité ultime, présence du divin, est cachée par des réalités illusoires, protéiformes, fragmentaires, contradictoires et multiples » explique l'artiste.
« L'inspiration puise également dans les métamorphoses vécues lors de transes chamaniques, quand l'individu se dissout pour se transformer en différentes entités humaines, animales, végétales, minérales, spirituelles, pour enfin fusionner dans les réseaux génético-cosmiques. L'idée maîtresse de ma création artistique est de rendre hommage à l'humain historique, intemporel et contemporain, au corps, à la beauté ; aux différentes réponses et interprétations sur la sexualité, l'art et la mort, imaginées lors de rituels sacrés ou profanes au cours de notre histoire. »
Vibrations
Voyages de l'âme, visions enfouies, impressions parallèles : cette énergie vitale jaillit de la surface lisse et brillante dans une explosion de rouge, de bleu, de jaune à l'intensité vibrante, amplifiée par la matière. « Le plexiglas est à la fois un support et une protection. Les panneaux font trois millimètres d'épaisseur, c'est comme une peau dont j'habille les murs et qui produit un effet flottant et magique. C'est aussi un matériau qui densifie les couleurs car la lumière y pénètre différemment. »
Pratiquant la sérigraphie, Jean-Pierre Sergent travaille ses images sur ordinateur. Il les applique ensuite en deux, trois ou quatre couches successives sur le plexiglas, avant un monochrome final, au pinceau. « Je travaille à l'envers, je ne vois pas ce que je fais, et c'est ce qui me permet de créer davantage avec mon inconscient. Quand je retire le film de protection, sur l'endroit du plexiglas, c'est toujours une surprise pour moi. »
Au cœur de l'exposition, l'installation monumentale Mayan Diary – un patchwork de vingt peintures de 10,50 mètres de long sur 2,10 mètres de haut – fait vibrer d'énergies la grande salle lumineuse du Musée des Beaux-Arts. C'est « un carnet de voyage non littéraire constitué de stimuli visuels et émotionnels collectés lors de mes voyages successifs au Mexique et au Guatemala et de mon quotidien dans la New York multiculturel et multiethnique », confie Jean-Pierre Sergent.
« Au début, c'est la superposition et l'accumulation d'éléments iconographiques venant des rencontres faites au Museo de Antropología de México, aux sites archéologiques de Chichen-Itzá, Uxmal, Mitla, Oaxaca, ainsi qu'avec les peuples Maya, Mixtec, Zapotec et leurs créations artistiques. Par la suite, le travail s'est enrichi de nombreuses images venant des sociétés pré-modernes et des périodes archaïques des grandes civilisations, images induites également par de nombreuses lectures ethnographiques et philosophiques sur les cultures et mythologies amérindiennes, indiennes, japonaises, australiennes, pré-historiques, etc. »
À côté d'autres sérigraphies de différents formats, on découvre des impressions sur papier, un travail que Jean-Pierre Sergent mène en parallèle, selon la même approche. La perpétuelle métamorphose du monde, cet incessant jaillissement de vie, sont insufflés ici comme une transcendance. Une sorte de commémoration détonante des civilisations passées, si riches en humanité.
Dorothée Lachmann / Poly / mai-juin 2011
Jean-Pierre Sergent au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse
Du 9 avril au 29 mai, Jean-Pierre Sergent présente plusieurs de ses oeuvres au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse. L’artiste propose notamment l’accrochage inédit de nouvelles œuvres créées durant l’été 2010, un périple dans différents univers, entre New York et Besançon, les deux lieux de résidence de Jean-Pierre Sergent, mais aussi l’Inde et le Japon.
Avec Mayan Diary, Jean-Pierre Sergent fait bien plus qu’enjamber l’Atlantique, nourrissant son travail de cultures multiples. Pour sa dernière série de tableaux, l’artiste s’est plongé dans la philosophie indienne, la mêlant à ses autres sources d’inspiration, une nouvelle exposition prolongeant un premier travail effectué entre 2001 et 2003. Mayan Diary est une série d’images sérigraphiées sur Plexiglas. Leur format carré et unique permet de les combiner de différentes manières. De nouvelles œuvres qui viennent s’ajouter au « work in progress » de l’artiste. L’occasion d’en apprendre plus sur son parcours.
Le travail de Jean-Pierre Sergent frappe à la fois par la juxtaposition de couleurs vives et de motifs multiples. Les signes, que le peintre place sur ses toiles recouvertes la plupart du temps de Plexiglas, sont divers, empruntés à plusieurs civilisations, du Mexique à l’Inde, en passant par le Japon. L’art du bondage japonais, cette culture de l’érotisme qui comporte une dimension sacrée comme le précise Jean-Pierre Sergent, revient souvent dans son travail. Il y fait référence à travers les dessins issus de mangas qu’il reproduit, mêlant ces références à d’autres signes culturels : l’art urbain du graffiti, le Yantra, support visuel de la méditation hindoue, « des cultures qui ont disparu ou vont disparaître » souligne l’artiste. Cernés par les signes, les corps, féminins la plupart du temps, participent de cette énergie émanant des œuvres. Jean-Pierre Sergent juxtapose époques et civilisations.
On peut bel et bien parler de choc culturel dans la mesure où les sociétés qu’il nous présente, pré-industrielles, n’existent plus que dans les documents historiques… ou dans l’art. Choc culturel aussi puisque les motifs figuratifs de Jean-Pierre Sergent sont pris dans un mouvement pour le moins contemporain : celui de la saturation des informations. Foisonnant syncrétisme culturel et visuel.
Le réseau très dense de motifs, de couleurs et de trames, tisse une œuvre invitant à une transe chamanique, faisant se côtoyer plusieurs mondes, plusieurs dimensions. Mayan Diary invite pourtant également à la contemplation, pour plonger dans le foisonnement visuel orchestré par Jean-Pierre Sergent. Parallèlement à d’autres oeuvres, on pourra voir la pièce principale de l’exposition qui est une double rangée de 20 toiles de Plexiglas, de format carré, réunies pour l’occasion. Une œuvre monumentale - hauteur 2,10 m, longueur 10,50 m - et modulable, créée spécialement pour l’exposition du Musée des Beaux-Arts.
Dominique Demangeot / Diversions Alsace #34 / mai 2011
Jean-Pierre Sergent expose à Mulhouse
Il y a, chez le peintre Jean-Pierre Sergent, du sorcier, du chaman parti à la recherche de l’être humain dans ses pulsions les plus profondes, dans ses rapports secrets et parfois oubliés avec la nature ; son œil observe et analyse les relations d’influences réciproques de l’homme et du monde, si l’on veut bien entendre par « monde » à la fois l’ensemble des forces naturelles, voire surnaturelles, qui l’entoure et le mode d’organisation sociale dans lequel il vit.
Si le rôle de l’artiste, dans une société, consiste à nous faire nous interroger, à nous ouvrir les yeux sur ce que nous ne voyons pas ou, plutôt, sur ce que nous ne voulons pas voir, alors, il n’y a aucun doute possible, Jean-Pierre Sergent est bien « du bâtiment », comme disait Degas.
La nouvelle exposition de son Mayan diary a lieu actuellement, et jusqu’au 29 mai, au musée des Beaux-arts de Mulhouse. Que se cache-t-il derrière ce « Journal » (au sens de journal intime et, pourquoi pas, de carnet de voyage) ? Une œuvre monumentale, évolutive, modulaire, commencée à New York il y a une dizaine d’années, poursuivie à Besançon où l’artiste s’est aujourd’hui établi, composée d'abord sur papier, puis sur panneaux de plexiglas, exposés seuls ou regrouppés, supports de sérigraphies aux couleurs vives, acidulées.
A première vue, la pièce maîtresse, un mur de 10,50 x 2,10 m pourrait sembler décorative ; ce serait cependant une erreur de la considérer ainsi. Car chaque panneau nous impose différents niveaux de lecture et il convient, avant de l’aborder totalement, d’apprendre à exercer notre regard. Il faut apprendre à distinguer l’évident du caché, le visible du moins visible ; il faut apprendre à décrypter les symboles semés dans cette superposition graphique complexe où se retrouvent art précolombien, animaux des cultures anciennes, scènes érotiques, bondage, figures de mangas et symbolique géométrique.
Inventaire à la Prévert ? Pas vraiment, car tout est ici calculé, fruit d’une longue recherche plastique et spirituelle, de transes chamaniques, de références mystiques. Derrière le chaos apparent, se profile une harmonie visuelle, un univers vibrant, en constante mutation, qui se présente avant tout comme un hymne à la vie. Jean-Pierre Sergent initie son public, pour reprendre un mot d’Antonin Artaud, à « ce fantastique dont on s’aperçoit toujours plus qu’il est en réalité tout le réel. »
Thierry Savatier / savatier.blog.lemonde.fr / 19 mai 2011
Mulhouse, Sergent entre transe et rituels
Puisant ses sources d’inspiration au cœur d’antiques sociétés, Jean-Pierre Sergent retravaille les signes et les images et les intègre à des dispositions plastiques tout à fait contemporains...
C’est presque avec un rien d’inquiète appréhension que Jean-Pierre Sergent évoque les expériences de transe vécues, notamment au cours d’un séjour de treize années à New York.
A l’époque, dans une Big Apple en plein bouillonnement artistique où rien n’était donné aux artistes mais où tout était cependant possible, le plasticien, né à Morteau dans le Doubs, a ainsi quêté une mémoire plastique nourrie de visions chamaniques.
Pourtant, en parcourant les salles du musée mulhousien, c’est d’abord un foisonnement de signes et une déferlante colorée qui accrochent le visiteur, surtout avec l’imposante installation Mayan Diary -avec plus de dix mètres, c’est la plus grande réalisée par Sergent- où se conjuguent, module par module, une iconographie inspirée des cultures précolombiennes aztèque et maya, du chamanisme, des cycles de vie, du « momentum » cosmique mais aussi des mangas nippons ou des cultures indiennes d’Amérique du Nord comme dans le beau Indian Names (1999).
Si ses œuvres, en grand format, sont souvent des work in progress, Jean-Pierre Sergent travaille un langage pictural fait d’assemblage iconographique sur fond de rituels mais aussi de questionnements autour des sexualités, ainsi les rituels du bondage...
Une énergie vitale
« Pour moi, rien n’est définitif, observe Sergent. Il faut que les choses soient fluides, qu’elles circulent. Il est beaucoup question d’énergie vitale dans mon travail. Mais la dimen- sion esthétique n’est pas tout. Il faut aussi qu’il y ait de la spiritualité, que quelque chose se dégage de là... »
L’artiste, qui travaille aujourd’hui entre Besançon et New York, réalise ses œuvres sous un support en plexiglas, matériau industriel et moderne qui contraste avec le jeu d’accumulation d’images sacrées.
Enfin, au-delà des différentes couches des pages de ce « journal maya », le jeu des reflets sur le plexi amène le visiteur lui-même à être furtivement partie de l’œuvre.
Pierre-Louis Cereja / L'Alsace / avril 2011
Notre agglo culture
Exposition Sur les traces de Jean-Pierre Sergent
Le Musée des beaux-arts de Mulhouse accueille une exposition consacrée à l’œuvre de Jean-Pierre Sergent. L’artiste qui vit aujourd’hui à Besançon s’est frotté pendant plusieurs années au bouillonnement de la création new-yorkaise.
« C’est en lisant un numéro du magazine Novo il y a quelques mois que j’ai vu un article consacré à l’ouverture de la Kunsthalle à Mulhouse. J’ai demandé à mon agent de contacter l’adjoint Michel Samuel-Weis… On s’est rencontré dans son bureau, avec le conservateur Joël Delaine… » C’est ainsi que Jean-Pierre Sergent a trouvé la porte du Musée des beaux-arts.
Cet artiste né à Morteau en 1958 et qui vit actuellement à Besançon a étudié l’architecture à Strasbourg et la peinture à l’École des beaux-arts de Besançon. Dans son cheminement de plasticien, il choisit d’abord l’abstraction géométrique. S’exile à Montréal en 1991 puis à New York en 1993. « Je crois qu’à un moment donné dans une carrière, un artiste doit se rendre à New York, c’est un peu un passage obligé… Il y a une énergie là-bas, un bouillonnement créatif, une liberté… On rencontre des artistes qui viennent de partout et c’est lorsqu’on est confronté à cette grande scène internationale qu’on peut progresser. En France, l’art ne sort pas d’une ornière. Là-bas, on est plus ouvert sur les choses… Mais il faut être percutant ! »
C’est à New York que Jean-Pierre Sergent délaisse ses anciens supports (papier, panneaux Isorel…) pour se lancer dans la sérigraphie sur Plexiglas.
« L’état de grâce est dans la sous-culture inconsciente »
Parmi les œuvres exposées à la Villa Steinbach, une série de 20 panneaux carrés d’un peu plus d’un mètre de côté chacun, formant une grande fresque colorée, intitulée « Mayan Diary ». On y croise des symboles mythologiques et sacrés empruntés à différentes civilisations anciennes mais aussi des images de femmes offertes, de sexes masculins en érection, dessins pornographiques et mangas récupérés sur internet, détournés et réutilisés comme éléments constitutifs de l’œuvre d’art.
« Rédemption par le vide, l’absurde et le sacré : mon travail est un travail d’embrouillage du langage pictural, indique l’artiste […] J’accumule, sans respect aucun, ni de la chronologie, ni de l’esthétique, ni de la morale, des images à la présence colorée et transcendante. »
Dans ses carnets de notes new yorkais, Jean- Pi erre Sergent écrit encore : « La culture contemporaine n’a plus aucun intérêt car elle ne réintègre plus l’homme dans l’univers. Aujourd’hui, l’état de grâce n’est plus dans la culture mais dans la sous-culture inconsciente (rituels pornographiques, sportifs…)»
L’artiste construit ses œuvres en s’abreuvant à de multiples sources, dans une sorte de quête sacrée. Un appétit culturel insatiable, une passion pour les cosmogonies mais aussi pour les rites contemporains. « Je lis beaucoup, je vois beaucoup de musées, je rencontre beaucoup de gens… » De ces confrontations, de cette profusion de matières naissent ses idées picturales, la fabrication spontanée et aléatoire de ses propres traces.
Frédérique Meichler / Notre agglo culture / 14 avril 2011
Jean Pierre Sergent au Musée des Beaux Arts de Mulhouse
Après les carrés harmoniques d'Elisabeth Bourdon, ce sont les carrés (1.05/1.05 m) montés en puzzle sur Plexiglas de Jean Pierre Sergent qui ornent les cimaises du Musée des Beaux Arts de Mulhouse jusqu'au 29 mai 2011.
Entrez en transes et vibrez avec Jean Pierre Sergent, partagez sa dimension spirituelle et humaniste, avec des images flamboyantes dans une danse étourdissante, un éloge du chamanisme, avec « Mayan Diary ».
Œuvres démesurées, sans cesse ré-assemblées, associant et superposant un répertoire formel issu de différentes cultures pré-industrielles, condensé des recherches plastiques et intellectuelles, du grand lecteur qu'est l'artiste Jean Pierre Sergent.
« Ma principale référence picturale est celle de la présence, dans l'art pariétal, d'images superposées durant des millénaires sans commencement, ni fin apparente. Cette « surimposition » iconographique cyclique sans lien cohérent logique fait fortement référence à la Mâyâ indienne où la vérité ultime, présence du divin, est cachée par des réalités illusoires, protéiformes, fragmentaires, contradictoires et multiples. » Jean Pierre Sergent
C'est la rencontre et la confrontation entre traditions ancestrales et iconographies contemporaines, avec des rituels, des Yanatras hindous, des "genetic patterns" océaniens et des images pornographiques issues du web.
Hommes au pénis percé, femmes à la langue percée, perpétuant des rituels d'auto sacrifice pour rencontrer le Serpent Cosmique et régénérer le Monde. La transe est récurrente dans le travail de JPS qui en a fait l'expérience sous hypnose, proche des "Visions Quest" des indiens d'Amérique du Nord, avec la fulgurance des images, les métamorphoses en animaux et la fusion avec la Terre.
"Gribouillis, Bondage et Géométrie Sacrée" : Dans la vieille religion shinto japonaise, l'habitude est de lier des pierres, des arbres, des corps ou des objets afin de rendre le sacré tangible, le corps de la femme entre autre, est lié. Le concept étant de créer une Déité (Kami). L'approche de l'occidental devant ces images étant totalement différente, il croit selon ses critères moraux y voir de la perversion, ce qui explique l'avertissement apposé, - réservé aux adultes -.
Ces productions qui figurent, côte à côte, en une simultanéité qui peut dérouter, peuvent créer un sentiment de confusion, mais elle a le mérite de souligner ce qu'est la spécificité de la tâche du créateur,
qui largement inspiré d'une vison animiste mythologique, travaille au sol ses papiers, trash paintings, danses dans l'espace, cosmogonies et cosmogénèses dans la liberté de créer, de sacraliser...
Plexiglas colorés, support et médium résolument moderne dans une salle rouge, une salle bleue, une autre jaune orange, avec un forte densité des couleurs, muséographie bien réglée avec Joël Delaine, conservateur en chef du Musée.
La superposition des transparences permettent l'accès à un voyage transcendant.
« Je découpe des films à partir d'image dessinées sur ordinateur pour insoler les écrans, puis je sérigraphie plusieurs panneaux de manière sérielle sur Plexiglas ou sur papier, j'accumule ainsi de façon aléatoire des images différentes au cours du working progress et j'arrête quand je sens qu'une énergie se dégage, je finis alors avec une couche de peinture monochrome. »
L'Œuvre de JPS a été exposée de Montréal à NY, pour se confronter à la grande scène internationale, avant son retour à Besançon où il réside actuellement et où on peut visiter son atelier sur RDV.
Elisabeth Itti / elisabeth.blog.lemonde.fr / 2 avril 2011
Jean-Pierre Sergent interviewé par Tom Laurent pour Art Absolument #40
1/ Après avoir développé votre œuvre en direction d'une abstraction géométrique en France, vous déménagez à Montréal au Canada en 1991, puis à New-York où vous installez votre studio en 1993. Cette période correspond aussi à vos débuts dans la sérigraphie. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à utiliser ce médium ? Comment interpréter, a posteriori, ce virage dans votre parcours ?
L'état d'esprit Nord Américain est très diffèrent du mode de pensée de la vielle Europe : Liberté d'agir, de penser et de créer.
J'ai continué mon travail d'abstraction et intégré des coupures de presse, des images et des mots. L'abstraction m'est alors apparue comme une démarche stérile, car elle ne nourrissait plus ma curiosité ni mon affect.
J'habitais à coté d'un magasin qui imprimait des t-shirts ; j'ai eu l'idée d'exposer les écrans avec ces images récupérées, ce qui a permis d'imprimer en différentes tailles et couleurs avec des à-plats parfaits.
Cette évolution a été bénéfique car mon processus créatif n'a cessé depuis de s'enrichir et de s'ouvrir vers de nouveaux horizons.
2/ Essentiellement sur Plexiglas, votre production actuelle répond à une normalisation du format – des carrés de 1,05 x 1,05 mètre. Quelles qualités ce matériau recèle-t-il pour vous ? La sérialité fait-elle partie de votre travail ?
Travailler sur ce format est comme une pratique rituelle dans un espace sacré, mon corps s'y sent libre et le carré est facile à assembler.
Le Plexiglas est un matériau industriel neutre et transparent qui concentre la lumière et fusionne avec la pâte colorée. Il n'y a aucune ombre donc aucune perte d'énergie. Il sert autant de support que de protection.
La sérialité fait partie intégrante du travail sérigraphique, la multiplicité réaffirme le concept ; elle crée des rythmes, invoque la transe et permet de sortir de l'unité pour entrer dans l'universel.
3/ Ce qui caractérise votre œuvre, au premier abord, tient dans le mixte entre des énergies colorées qui la traversent et la récurrence de motifs surimposés. D'où sont issues ces figurations presque cryptiques pour certaines, et explicites pour d'autres ? Quels liens faites-vous entre ces motifs archétypaux et les variations de couleur au sein de chacune de vos compositions ?
Les images utilisées sont signifiantes, archétypales en un sens. Elles subissent la confrontation du hasard dans le processus d'accumulation, puisque je travaille au revers du Plexiglas, découvrant le résultat final seulement lorsque j'enlève le film de protection. Il arrive donc que des images surgissent et que d'autres disparaissent au cour du "work in progress".
La plupart des "Patterns" proviennent de poteries Précolombiennes, de tissus des cultures archaïques ou de mantras Hindous. Elles représentent en général des connexions génétiques, des symboles énergétiques, des dessins de cosmogénèse, la matrice universelle. Les dessins plus figuratifs sont issus de rituels, de mangas japonais, d'images érotiques récupérées sur le Web.
La couleur est une énergie verticale, L'axis mundi qui nous relie directement avec notre intimité profonde. Elle est choisie à l'instant où je mélange l'acrylique. Ensuite, les couleurs doivent cohabiter avec l'ordre et le chaos de l'ensemble de l'oeuvre.
4/ Certains commentateurs ont voulu voir dans votre œuvre une résurgence de l'art pariétal et plus loin, un appel à l'inconscient collectif. Qu'en pensez-vous ?
Ce qui me passionne dans l'art, au delà de la forme et du sujet, est la présence résiduelle : La vibration et l'aura de l'artiste et de la pensée des sociétés qui l'entourent. L'art pariétal est important en ce sens ou cette présence surgit souvent par l'accumulation iconographique et le brouillage visuel qui résultent des rituels itératifs plurimillénaires. Cette démarche de surimposition d'images anachroniques et protéiformes est essentielle dans mon travail qui se présente de manière frontale et monumentale, pariétale en un sens. Le spectateur peut ainsi entrer corporellement dans la magie de la peinture sans subir de changement d'échelle, son reflet fait également partie de l'oeuvre, le Plexiglas fonctionnant comme un miroir.
Il est vrai que l'inconscient, personnel et collectif, est essentiel pour communiquer avec le Soi et les êtres proches à des niveaux plus profonds. Malheureusement j'ai le triste sentiment que la pensée contemporaine détruit tous ces liens propres au vivant, à la nature, au cosmos. Ainsi, avec la déritualisation de nos sociétés, l'imaginaire n'est plus nourri, c'est une des raisons principales de réintégrer des scènes de rituels et de sexualité afin d'induire un processus de régénération.
L'art sert d'activateur et de lieu de passage entre le visible, l'intangible et le temps cosmique.
Tom Laurent / Art Absolument #40 / février-mars 2011
« Mayan Diary », exposition monographique de Jean-Pierre Sergent
Musée des Beaux-Arts de Mulhouse
Du 9 avril au 29 mai 2011
Énergie vitale
Il est question de chamanisme, de cultures préindustrielles, de yantras ou de mangas, regroupés sur des œuvres colorées aux multiples facettes, réalisées sur plexiglas. Jean-Pierre Sergent installe ses « fusion paintings » ce printemps au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse.
Depuis 2000, Jean-Pierre Sergent travaille sur « Mayan Diary », une série d'œuvres qui s'assemblent de façon aussi ludique qu'aléatoire. Il a démarré cette création à New-York, où il a passé près d'une dizaine d'années et s'est nourri du bouillonnement si particulier de la ville. « Dans chacune de mes œuvres, j'essaie de transmettre un maximum de vibrations, confie t-il. Au-delà des couleurs, il est question d'énergie globale. » Cette énergie, Jean-Pierre Sergent la puise dans des inspirations ancestrales : les rites chamaniques, l'art pariétal des cultures hispaniques ou les transes rituelles, dont il récupère des symboles. Il s'appuie aussi parfois sur des illustrations plus contemporaines, mangas ou représentations pornographiques, auxquelles il allie des patterns répétitifs et des couleurs très vives. L'ensemble est saisissant et, de fait, empreint de vigueur et d'audace.
« Mayan Diary » se présente sous la forme d'un patchwork d'oeuvres réalisées sur plexiglas, assemblées en un panneau monumental. L'exposition mulhousienne accueillera également « Indian Names » ou encore « Gribouillis, bondage & géométrie sacrée », installations murales tout aussi imposantes. Jean-Pierre Sergent confiera aussi des créations sur papier de séries récentes. Un panel complet des réalisations les plus emblématiques de l'artiste.
Adeline Pasteur / Novo #13 / mars 2011
Portrait d'artiste : JEAN-PIERRE SERGENT
Jean-Pierre Sergent, franc-comtois d'origine, a passé douze ans à New York. Ça marque. Le peintre utilise les outils les plus performants pour exercer son art, à savoir ordinateur, palette graphique, sérigraphie, plexiglas...
Des influences pop ? Oui, bien sûr. Rauschenberg, Warhol, Lichtenstein mais attention, ces similitudes ne sont que formelles et techniques. Car si le pop art se veut le reflet de la société de consommation, la peinture de Jean-Pierre Sergent ne représente pas de revendication particulière, juste de l'énergie.
L'énergie, JP Sergent la puise dans l'iconographie des grandes civilisations du monde (sarcophages Egyptiens, géométrie Navaro, vase Maya, crâne Aztèque), mais aussi dans des formes d'art plus contemporaines comme le graffiti urbain, ou encore d'autres arts "exotiques" (estampes japonaises, mandalas tibétains, miniatures indiennes...) comme autant de motifs, de patterns, qui nourrissent son travail.
L'artiste s'intéresse à l'art pariétal, à la persistance et aux superpositions des motifs à travers les âges. Longtemps, son inspiration s'est surtout nourrie des arts des civilisations précolombiennes d'Amérique centrale, notamment pour la série Mayan Diary, qu'il commença en 2000. Plus récemment, son travail s'oriente vers les mangas japonais et les yantras* hindous.
Avec la sérigraphie comme moyen technique de répétition et de superposition, l'artiste cherche à atteindre un état de transe, à faire vibrer l'énergie. Une énergie capable de confronter l'ordre et le chaos. La représentation fréquente de la sexualité dans ses œuvres évoque le rituel du sexe comme recherche d'une énergie vitale, d'une régénération, d'une "création du monde". La représentation des attributs sexuels, féminins ou masculins, renvoie à celle des divinités ancestrales, priées pour la fertilité, le renouveau de la vie, la bonne marche des choses...
Les peintures de Jean-Pierre Sergent sont comme des ondes colorées, sensibles et magnétiques, des systèmes d'énergie, des flashs chamaniques, des icônes intemporelles, magiques et transcendantales.
Frédérique FOULL / Franchement Contemporain / 15 mars 2010
Flux, sexe et rituels
L'artiste Jean-Pierre Sergent expose des séries de sérigraphies à la galerie du Pavé dans la Mare.
Une sexualité violente imprègne les séries d'œuvres actuellement exposées par Jean-Pierre Sergent à a galerie du Pavé dans la Mare.
"La série intitulée Dyonisos à été réalisée à New York au moment de l'affaire Clinton-Lewinski dans cette ambiance de politiquement correct et de répression sexuelle puritaine. La série Bondage and Freedom tient du rituel sacré érotique japonais", rapporte l'artiste.
C'est la première fois que Jean-Pierre Sergent, depuis son retour de New York où il a vécu et travaillé des années durant, offre des sérigraphies sur papier au regard du public.
Ces petits formats tissent des liens et des nuées entre des cultures, mêlent des esthétiques éloignées et rappellent que, partout, les formes du désir, l'appropriation corporelle, la jouissance et le plaisir sont imbriqués dans des codes sociaux à briser.
Vitalité
Une sombre beauté émane de ces petits formats qui semblent parfois restituer des morceaux d'images, des bouts de fresques peintes qui auraient traversé le temps : à l'instar de scènes du cabinet des secrets rassemblant au musée de Naples des peintures de Pompéi à énergique sexualité tenant du sacré.
Les rituels pornographiques - liens, seins, bouche contre bouche, sexe érigé - emplissent l'espace de quatre autres sérigraphies dégageant une vitalité joyeuse et furieuse à a fois. "C'est un travail que j'ai récemment réalisé. Tout se désacralise actuellement dans la société, il ne reste plus que des rituels dans les événements sportifs et la pornographie", souligne Jean-Pierre sergent. L'artiste sait avec raison qu'une société a besoin de rituels pour vivre et survivre. Mais qu'elle en crée de nouveaux chaque fois et à mesure qu'il en meurt d'anciens paraissant pourtant établis.
Jean-Pierre Sergent renoue aussi avec son travail de sérigraphie sur Plexiglas entamé initialement lors de son installation à New York. Il expose une pièce de trois mètres sur 1,50 m réalisée en partenariat avec la galerie et en mécénat avec l'entreprise Mignotgraphie. la sérigraphie superpose trois niveaux, trois surfaces, trois tracés et trois grilles de lecture révélées par l'intitulé même de l'œuvre " Gribouillis, bondage et géométrie sacrée". Très coloré, l'ensemble entremêle des itinéraires plastiques et rompt avec la rationalité occidentale : c'est vif et jouissif.
Yves Andrikian / Est Républicain / 28 novembre 2008
The Alchemy of Desire
Although the artist Jean-Pierre Sergent lives and works out of France for the moment, his artworks are unequivocally international.
Highly sophisticated and intellectually coherent abstracts, Mayan imagery, silkscreen technique, Plexiglas and stage sets for opera. French artist Jean-pierre Sergent is nothing if not diverse.
And this applies to is background as well as to his art. Born in the small town of Morteau in the northeast of France, Sergent studied architecture in Strasbourg and then painting at l'école des Beaux-Arts in Besançon before moving to settle in Montreal, set up a studio in New York, and then returning home to his native France again. He has exhibited in France, Canada, the US, Switzerland, England and Austria.
But what is it that drew him to art? "I first became interested in expressing myself, through drawing and gouache painting while I was just a child", explains the artist in his atelier in Besançon. "Art was and still is for me a safe and pleasurable place for my body-spirit to thrive, live, breath and communicate with the inner-self, Mankind and the Universe."
Upon graduating, Sergent raised and trained horses in the Jura Mountains and later completed his first monochrome abstractions of hardboard (masonite) polyptych panels. However, he soon moved to Montreal to devote himself fully to painting. It was in Canada that he started creating works using Plexiglas as well as incorporating industrial materials, newspaper clippings and photos into his art. It was also around this period that he began experimenting with silkscreen techniques. "In 1995 I decided to use silkscreen frames only, and to use squeegees as my painting tools. Acrylic is the medium I most favor and Plexiglas and paper are the supports which challenge me the most."
While plenty of contemporary art comes under flak of being intellectually unrewarding or abstract in his definition, Sergent revels in work that is tangible yet moves beyond the framework of structure and mind. "I admire traditional artists such as Fra Angelico and other Italian masters for their colors and purity; their marvelous spiritual content. However the concept of painting since the renaissance doesn't really interest me. I personally prefer prehistoric and "primitive" art as it is more alive."
When asked which contemporary artists he admires, Sergent cites Jackson Pollock who worked with his body on the canvas in order to access the universal; Joseph Beuys "for his reference to shamanism and his trying to heal social conflicts"; Barnett Newman, Mark Rothko and the American Abstract Expressionists "for their large paintings to get away from the idea of the traditional painting and for reintegrating the canvas to the wall size"; Picasso "for his courage to use primitive forces"; Giorgio Morandi "for his subtle sense of color and his metaphysical approach to still-life; and Matisse "for the freedom in his drawings, colors, spirituality and sensuality..." As for his own work he identifies it simply as "fusion painting", referring to free association in jazz or John Cage music, with improvisation, hazard, chance, coincidence, chaos and popular references.
It is not surprising then, that Sergent's work is hard to classify. He takes his inspiration from many sources: Mayan mysticism, cosmology, shamanism and more, but underlying his oeuvre is a deconstructivism of the very language of painting. Sergent laughs when I put this to him. "Sure, it is true that I am de-structuring from the past because it is mostly obsolete, what I am doing is layering and compressing severals images coming from different cultures and time periods to get a mix of energy as in an alchemical crucible."
From his extensive travels, Sergent has gleaned a great awareness and appreciation of pre-industrial cultures and their iconography. "These are a great inspiration to me, they radiate a serenity, beauty and energy in connection to the social, sexual, mythological and ritual context. Art at that time had a sense and a function that is totally lost and forgotten nowadays. We live in a highly complex world run by money, media and monotheist fanatics. Our world has been so turned upside down by wars, colonization, industrialization, religion, pollution, globalization,dehumanization, desacralization..."
So is it in his art that Sergent seeks to redress the balance? "Primitive energy is still in our body and the collective unconscious in each of us. It is highly beautiful, sacred and it honors every life form. True beauty used to be related to interior time, like an organ, an aura, a cosmic harmony. Our freedom rests in finding our way back to this cosmic time. Man has understood this empirically during thousands and thousands of years because Nature has perfected herself and man seeks to imitate her. It is our only hope of survival in a chaotic and dangerous world; it is a spiritual necessity."
Sergent's philosophical aesthetic translates into his work. It is the essence of what he tries to distill from his life, his soul, his beliefs in a more essential and therefore more honest world of inner purity. Currently, he is continuing his "Mayan Diary" series begun in New York in 2000, which are paintings on Plexiglas. Large works on paper such "Sky Umbilicus" are inspired by animals spirits guiding the soul into the realm of the after-life and use Egyptian and Mayan animal iconography plus personal shamanic dream-trance memories. Smaller works such as "Red Jaguar Dreaming" and as Sergent says, "All may current works integrate the timeless encounters of life: Birth, love, sexuality, pleasure, violence, spirituality, wholeness, life cycles and world cultures in my painting process."
Sergent's work has been bought by collectors and gallery owners, and has been commissioned to hang in banks as well as featured for the sets of Verdi's "La Traviata". The latter saw a monumental mural installation of 18 paintings on plexiglas, a continuation of his Mayan Diary theme of "fusion painting".
"I have been working with digital imagery for over 10 years, and I find that design programs give me the freedom to work as much as I want on repetitive geometrical patterns, changing the scale or the outline to reach the purity of design of an image." This would appear to be the natural progression for an artist who has always been fascinated by art that pushes the boundaries of it medium and the confines of artistic language to leap beyond what confines it.
Indeed, sergent is deeply interested in "Paintings done on cave walls, on Greek, Mayan and Moche vases; paintings in Egyptian tombs and sarcophagi, Islamic ceramics, prehistoric Chinese pottery, manuscripts of the Middle Ages, Tibetan mandalas, graffiti scrawled on city walls, Indian miniatures, mola blouses of the Kuna Indians of Panama, finger imprints on the mud of cave ceiling in Pech-Merle, Siberian and American shaman drums, painted loincloths on bark strips of the Mbuti and Mangbetu Pygmies, Japanese shunga on rice paper, magic paintings on Sioux teepees, Australian aboriginal dream maps on bark, sandpaintings of the Navajo medicine men and paintings on wooden shields made by the Asmat people of New Guinea."
A reflection of the world like it visually appears is not enough for an artist like Jean-Pierre Sergent. It is the mysteries of the unconscious, the earth's telluric energies, cosmogonies, the connections of womb-dwelling mythologies, communal social structures dreams and the entire directional spiritual axis mundi that he wishes to encompass in his work. And don't categorize it as "painting", for Sergent insists that "Painting as pictures get me bored. It alienates me because it remains a narrow, representational, European and religious way of picturing the world." Fortunately, neither Jean-Pierre Sergent nor his art will ever be described as such.
Jean-Pierre Sergent interviewed by Sooni Schroff-Gander in Kee Art Magazine, Hong Kong, november 2007
French-NY-News
Following his first ever New York show at the French Consulate, French painter Jean-Pierre Sergent presents his new exhibit, Suspended Time/Temps Suspendu, at the French Institute/Alliance Française until the end of June.
The paintings, composed of images silk-screened on plexiglass panels, are presented either in linear formation or in a square arrangement. A water lily, a statue of Venus, an old, broken window, and the execution of a bull all seem to be compressed in this flat and limited space. "Things have been stopped by the photo and the movement is then recreated by putting them together", says Sergent. Text taken from Georges Bataille's "Story of the Eye" and "Alfred the Musset's Gamiani", have also been added.
According to Sergent, the first installation can be interpreted as a kind of initiation: "The sudden appearance of the verb, of the energy, followed then by the animality with its confusion, the consciousness of histroic time and death. Lastly, dreams, contemplation and wisdom are to be found".
The second installation was inspired by a painting from Breugel, "The Fall of Icarus". "Icarus is falling, and everybody goes on working in the fields. That's what's happening today, so many things are falling, and nobody sees them. My work is linked to a kind of geography, like Navajo Indians who do their paintings on the floor. There is always north, south, east, and west. The color of an object changes upon its direction", says Sergent.
As he explains, the exhibit has been designed for this specific location at the request of the FI/AF. "I usually work with a lot of erotic images but because it's a public place, I had to come to an agreement with the FI/AF. In a way, it was interesting because I had to use images that are as violent as erotic ones". For Sergent, the best way to reach the dream, the insconscient, is to start from desire, a desire that can be associated with religion: "My research is also led by an interrogation on the possibilities of living in a society completely unsanctified. I want images with a meaning, holy or not, that doesn't matter; images with a certain power. Tha's what makes me use taboo, prohibited, violent, or etotic images. A shape for example, can be empty. It's culture that brings a meaning to it. Nowadays we use shapes, we put them on the top fo each other to build , it's practical but not spiritual". Painting is then a interrogation of time, and images have to become magical in order to get back their spiritual meaning.
After doing abstract painting for ten years, Sergent began silk-screening while he lived in Canada. "I had no roots there. And for some reason, I started reintegrating image in my work. In the process, silk-screen is like the inversion of a traditional painting. What you see first, is what has been printed first. I like people to discover the painting after a certain time. But that's what is specific to painting, you don't have to be victim of time: there is a freedom of the spectator", says Sergent. A freedom reinforced by the fact that, because of the plexiglass, the public dares to touch the work and play with its reflections.
Sergent is also preaparing a new exhibit "Territoires Nomades", for which he is currently taking pictures of North American Indians.
Céline Curiol / French-NY-News / april 1998
Le pari New York
Ils sont musiciens, peintres, sculpeurs. Ces artistes français qui ont tout quitté pour conquérir l'Amérique...
Olivier Pascal-Moussellard / Télérama n°2438 / 2 octobre 1996
La vie d'artiste à New York : deux générations, deux couleurs
Tous deux sont nés en France voisine, tous deux sont peintres, tous deux travaillent à New York, tous deux sont amis...
Rémy Chételat / Franche Montagnes Magazine / 1996