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Interview Jean-Pierre Sergent & Karine Bertrand (5 parties) | Atelier de Besançon
Jean-Pierre Sergent et Karine Bertrand, sexologue à Besançon, échangent au sujet des œuvres érotiques de l'artiste. Filmé à l'atelier le 28 octobre 2022 par Lionel Georges et Christine Chatelet.
Karine Bertrand : Bonjour Jean-Pierre.
Jean-Pierre Sergent : Bonjour Karine.
KB : Alors je suis ravie d'être là et merci pour ton invitation.
JPS : Mais je t'en prie.
KB : Donc, on va partager ce petit moment ensemble alors tu m'as invitée pour mes compétences de sexologue ?
JPS : Oui mais non seulement ça, je crois que tu apprécies beaucoup mon travail… Et donc c'était une idée d'un petit échange comme ça, un peu informel, pour discuter un peu de mon travail et de la vie en général...
KB : Oui, j'entends bien la question du sacré, de la sublimation du plaisir et d'une jouissance très transversale. J'entends la question du plaisir-douleur. Alors là, pour le coup, la sexologue va dire : toujours si c'est cadré, désiré et joué. Parce que le sexe doit toujours être joué. Mais en attendant, j'entends bien effectivement.
JPS : Mais l'Art est un jeu !
KB : Effectivement et en fin de compte, on est toujours un peu dans des jeux limite, d'invitation ; et c'est vrai que, après la transcendance dans la jouissance, c'est pour moi un cadeau que l'on peut faire à travers le désir et le plaisir sexuel. C'est une vraie question fondamentale. Et du coup, dans ton travail ? Parce que moi, ce qui m'a interpellée aussi, tu vois, quand tu parles de la pornographie et c'est pour ça qu'il y a un côté paradoxal me semble-t'il ?
JPS : Tout à fait, oui !
JPS : Tu veux parler des différents niveaux de lecture ?
KB : Ah, les différents niveaux de lecture... Qu'est-ce que tu voulais dire dans la danse, entrer dans la danse érotique ?
JPS : Oui, mon travail est une invitation ; c'est ça, à entrer dans la danse, bien sûr, le travail de l'artiste c'est de jouer avec le spectateur, bien évidement car on ne peint pas pour soi tout seul ; ça n'a pas d'intérêt. Et après… il faut trouver des partenaires qui aient envie de danser la même danse que vous. Ce n'est pas si évident que ça, bien sûr...
À propos de quelques œuvres de la nouvelle série "Karma-Kali, Sexual Dreams & Paradoxes" 2022.
KS : Alors moi, ça me fait penser à l'Orient, tu sais ces fenêtres où…
JPS : Tout à fait, les moucharabiehs, oui.
KB : Oui, où on est cachée-dévoilée, au fond, c'est ça ? La suggestion, c'est derrière cette fenêtre on voit des naissances. Pour moi, c'est une représentation très orientale du féminin derrière cette fenêtre qui est souvent très chargée et on voit souvent, comme ça, des bribes de naissance du corps.
JPS : Oui, c'est-à-dire que forcément, pour entrer dans l'orgasme, il faut (avoid) éviter toutes les structures culturelles, puisque nos cultures ne nous apprennent pas à avoir des orgasmes. La (ou les) religion révélée (qui est anti orgasmique par essence) a réprimé l'orgasme féminin (tout au long de son histoire)...
KB : Alors sur la question des patterns ?
JPS : Oui, on dit cela en anglais !
KB : Après chacun son métier mais sur la question du motif répétitif quand naïvement je t'ai demandé, je l'avoue, ce qu'était le pattern ou le motif répétitif ; et dans répétitif, tu vois, tout de suite, ça me fait penser à la danse.
JPS : Oui, la danse ou la sexualité…
KB : La danse sexuelle et la répétition de quelque chose ou pas toujours… Mais oui, sur la question du motif répétitif, sur cette danse érotique, sur cette danse suggestive ?
JPS : Oui.
KS : Qui est autant le rituel que la danse érotique au fond et la danse suggestive des corps....